OH !! Un blog sur un " DRAG QUEEN " !!???

... effectivement, il y a maintenant 5 ans que j'ai commencé cette activité, plutôt hors du commun, et auquel, je ne pensais pas être prédestiné.

Mais alors, me direz-vous, que s'est-il passé dans ma vie pour que je décide de mettre des perruques et des robes ?

C'est tout l'intérêt de ce blog, revenir ensemble, sur ce virage dans ma vie.



ANTHONY, fiche technique.


     Prénom :             Anthony
     Surnom :             Bizounours
     Situation :            En couple
     Ville :                   Nancy
     Profession :         Coiffeur
     Loisirs :                Drag Queen
     Astrologie :          Gémeaux
     Qualités :             Attentif, généreux
     Défauts :              Impulsif, grincheux



           "  Un brin cinglé,
                  Un soupçon artiste.
                      Ambitieux par vanité, 
                          Laborieux par nécessité.
                                 Mais paresseux avec délices "




Il était une fois...  dans une contrée éloignée en Lorraine, une princesse nommée Patricia. Elle rêvait d'un prince ténébreux, au regard d'un noir profond et au charme latin, qui ferait battre son coeur. Comme portée par une brise d'été, la providence l'a guidé sur la route d'un prince. Il était comme elle l'avait rêvé : une silhouette musclée, le teint hâlé et un accent chantant. Mais il avait 17 ans, il aimait plaire aux femmes et jouer de son sourire ravageur. Le destin les a finalement réuni et de cette union naquit le petit Mickaël, un enfant calme et discret. Vint à son tour la rebelle Jessica, qui avait déjà un caractère bien trempé. Et enfin, par une belle soirée de printemps est né Anthony, le dernier de la petite famille fraichement installée dans un village de campagne pour inspirer à plus de tranquilité...
Du moins c'est ce qu'ils pensaient...





PROFESSION : Drag Queen

" - Alors c'est quoi être drag queen ? 
  - C'est être une danseuse !!! "          

Mais c'est quoi au juste un drag queen ? 
Selon moi, c'est un personnage que l'on se créé "sur mesures". Personnellement, c'est une extension de ma personnalité. Un alter-égo qui m'a permis de me découvrir, me révéler et m'épanouir.
Mais je n'ai pas toujours eu une vision très positive des hommes qui se déguisent en femme. A vrai dire, auparavant j'attachais à ces personnes, une certaine perversion, voire carrément une déviance psychologique. Le terme peut paraître fort, mais probablement lié à une éducation très fermée sur la question. Au delà de ça, j'ai toujours vu certains maquillages comme une forme d'expression artistique, tout comme on associe les drag queen  à une forme de travestissement. Et bien que ce ne soit pas faux en soi, il y a tout de même certaines nuances / degrés de transformation :


  • le travelo : un homme qui va porter des vêtements / accessoires féminins sans faire réellement attention à son look.
  • le travesti : un homme qui va se glisser dans la peau d'une femme temporairement et adopter un comportement glamour et féminin, en prêtant une attention particulière à ses cheveux, son maquillage et sa tenue.
    Tristement, on confond trop souvent les travestis avec les transexuels, des personnes qu'on pourrait définir comme prisonnières d'un physique et d'un genre sexuel qui ne leur correspond pas et qui vont recourir à la chirurgie pour être en phase avec eux-mêmes.  
  • le transformiste : un artiste qui va, au moyen du maquillage et autres artifices, incarner une personnalité ou une célébrité, le temps d'un spectacle. 
  • le drag queen : un artiste qui va caricaturer l'image de la femme avec un look extravagant, le temps d'animations en discothèques. 



Personnellement, je suis loin du cliché de la drag queen "plumes, strass et paillettes". Mon personnage est + proche du cosplay et des manga, dans un univers coloré et déjanté. 


Un alter-égo que j'ai pensé et conçu au croisement de mon côté enfantin et déluré, inspiré de plusieurs dessins animés comme JEM & Les Hologrammes, Sailor Moon ou encore Les Bisounours. 



Et si aujourd'hui, certains peuvent en vivre, j'ai choisi de ne pas exercer cette profession à plein temps et d'avoir une activité à côté pour plus de sécurité.


L'éternelle question : POURQUOI ?




Je suis parti de chez mes parents à 17 ans. Et bien que j'avais d'autres projets professionnels, il m'aura fallu trouver un apprentissage dans la coiffure et un appartement pour prendre mon indépendance. Et à cette époque, loin de moi l'idée d'enfiler une paire de bas ou encore de porter une perruque. J'étais un garçon discret, sans grande extravagance. 

Avec un salaire d'apprenti, c'est bien connu qu'il est difficile de boucler les fins de mois, et par chance j'ai très vite trouver un emploi comme serveur en boite, en complément. On parlait ouvertement de tout, mais surtout de sexualité et d'homosexualité. Un domaine jusque là tabou dans ma famille. Et le campagnard que j'étais, ignorait tout du "milieu gay". J'avais des images assez clichées en tête " le garçon effeminé, plumes et boa, nombril à l'air qui se déhanche quand il marche... " A vrai dire, je ne connaissais personne qui l'était et j'avais encore des doutes sur mon orientation sexuelle. Mais c'est alors que "Zorro est arrivééééééé". J'ai commencé à assumer mon homosexualité dans l'ombre, et petit à petit ce n'était plus une "honte". Et pour celles et ceux qui me diraient " mais non, ce n'est pas une honte roooooh ". Allez dire ça à un père portugais et super catho à l'opinion bien tranchée sur la question... Et je me suis gardé de le lui dire les premières années. ( C'est bien gentil, mais on s'en fout de ta vie, tu vas nous dire pourquoi t'es devenu drag queen!?) - Ca vient, m*rde ! Je me confis lààà !! - Les années passaient et se ressemblaient, entre un poste de coiffeur répétitif et des verres qui se remplissaient chaque soir... J'aurais pu écrire les chroniques d'un dépressif en herbe. Et c'est ce que j'ai commencé à faire sur Skyrock.com ("mort de rire") j'ai très vite été repéré puis enrôlé comme modérateur pour le site. J'y ai fais de belles rencontres, qui m'ont fait grandir. Et lors d'un échange avec un ami du sud est, il m'a envoyé la photo d'un drag queen.  Un maquillage d'une telle ambiguité que ce fut une révélation. Quand j'étais petit, je m'amusais à me déguiser pour ressembler à certains héros de dessins animés, sans vraiment leur ressembler. Mais quand j'ai vu cette photo, j'ai pris conscience que tout compte fait, c'était possible. Quelques temps + tard, je rencontrais sur Nancy, un groupe d'amis qui étaient transformistes, et à l'occasion d'une soirée déguisée j'ai fais appel à leurs talents de maquilleurs pour me "transformer". Et bien qu'il n'y ait aucune comparaison possible, j'avais pris plaisir à me glisser sous les traits d'une "autre personne", le temps de cette soirée. 

" C'est juste pour rigoler ... "




















Je crois que c'est une phrase que toutes les "drag" ont dite un jour et c'est par là que tout a commencé. J'ai commandé ma première perruque sur eBay, acheté mon premier collier chez Claire's, une paire de collants chez H&M... pour m'amuser. Bien sur, je n'avais pas la prétention des grandes du métier. Je ne me prenais pas au sérieux. J'accompagnais simplement des amis boire un verre dans un bar, sauf que j'y allais avec du fard sur les yeux et une perruque rose. On rigolait bien. C'était amusant d'être quelqu'un d'autre, d'avoir la liberté de dire ce qu'on voulait, sans être reconnu. Me faire payer pour ça ? " Il n'en est pas question !! Non, c'est juste pour délirer ". Puis, on m'a présenté un transformiste de métier, sur Metz, Rebecca. Je ne savais même pas qu'on pouvait en faire son métier. J'étais resté sur le cliché du gay, qui se déguise en fille. Mais j'étais impressionné. Une telle aisance sur scène, un humour incisif et cette prestance. Je me disais "il doit être un peu fou pour s'assumer à ce point". Tous les dimanches, il revenait pour chanter, danser et plaisanter avec son public sur la scène d'un bar gay. J'en venais à me sentir ridicule à ses côtés. Petit à petit, je me suis renseigné sur des artistes de la profession, et certains noms d'artistes français revenaient souvent. Mais " elles " avaient toutes un point en commun, une mauvaise réputation. On les disait "mauvaises" avec les nouvelles, il ne valait mieux pas s'attirer les foudres des "parisiennes". Je ne comprenais pas. Je me disais "Tant qu'on ne marche pas sur leur plate-bandes, on ne fait pas de mal". Je ne suis pas du genre à écouter les "on-dit", alors je voulais me faire ma propre opinion et j'ai ajouté sur Facebook, certains de ces artistes. Malheureusement pour moi, certaines rumeurs étaient fondées. On pouvait voir la photo d'une "nouvelle" et les insultes fusaient. A croire qu'elles n'avaient qu'un seul mot à la bouche : " Laide ! ". Malgré tout, entre "anciennes", il semblait y avoir une certaine solidarité, plus ou moins rassurante. Alors, j'ai continué mon délire sans trop m'en préoccuper ...    




Puis il y a eut "LA" photo. Un soir, pourtant comme beaucoup d'autres pour nous, avec un groupe d'amis, nous étions réunis autour de la fameuse Rebecca (au centre de la photo). Le lendemain, elle était postée sur Facebook. Et parmi les commentaires, il y en avait un concernant mon look décalé, sur la photo (tout à gauche, en rose). Son nom revenait souvent, comme un des + reconnus en France, Texia. Flatté sur l'instant, puis en proie au doute. Compliment, ou pas ? Après tout, elle était, elle aussi une "parisienne" ...